QUAND ART ET ENVIRONNEMENT SE TIENNENT LA MAIN...

Pour sa 8ème édition, la Biennale Internationale d’Art Contemporain d’Anglet propose de relier art et océan autour d’une nouvelle thématique questionnant la biodiversité le long du littoral aquitain. L’édition « L’Écume des Vivants » exposera ainsi des œuvres éphémères, inédites et accessibles à tous, à partir du mois d’août 2021. Rencontre avec Lauranne Germond, commissaire d’exposition, historienne de l’art et co-fondatrice de l’association COAL qui promeut l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie.

Quels sont les propos et les enjeux de cette 8ème édition ?

Cette expérience sensible que constitue « L’Écume des Vivants » le long du littoral est l’occasion de proposer aux visiteurs une approche des enjeux contemporains de l’écologie par une immersion sensorielle et partagée. Participatives, praticables ou plus contemplatives, les œuvres présentées participent à diversifier les approches et les interactions avec le public, et à créer des nouveaux espaces de convivialité, d’échanges et d’observation. le parcours que nous proposons à Anglet souhaite montrer un aperçu de la richesse des regards portés des artistes autour des enjeux environnementaux. « L’Écume des Vivants » souhaite célébrer cette abondance créative en proposant une douzaine de regards d’artistes qui sont autant d’invitations à réveiller nos sens et nos consciences. Artistes du territoire, Français, Européens ou internationaux, artistes de renom ou émergents, artistes femmes et hommes à parité, tous ont l’expérience du monumental. Cette 8ème édition est-elle l’occasion de déposer les œuvres comme l’auraient fait les vagues d’Anglet ? La plage d’Anglet devient le décor, à la fois naturel et fictif, d’une odyssée dans les méandres du vivant, un condensé spatial et temporel de cette expérience et de ce dialogue entre diversité naturelle et culturelle. En amenant l’art sur une plage, elle contribue à révéler les beautés naturelles des habitats marins et littoraux menacés et fragilisés, la richesse globale du vivant par une expérience sensorielle située.

Au niveau culturel, comment agir pour aider l’environnement et la planète ?

La crise sanitaire a montré comme jamais que, si notre environnement souffre, nous souffrons également. Car elle est intrinsèquement reliée à la façon dont nous gérons nos environnements et notamment, les habitats sauvages de nombreuses espèces. Plus que jamais il est devenu indispensable de repenser le lien entre nos modes de vie et les environnements dans lesquels ils s’inscrivent. C’est une interrelation avec les milieux, les espèces et les espaces, que nous perdons à mesure que se développe la culture hors sol et la bétonisation des environnements. Ces dernières décennies ont vu une réduction et une simplification des formes de vie par la disparition massive d’espèces, d’écosystèmpes et de gènes, les trois pilliers de la biodiversité. Il est plus que jamais temps d’éveiller à la richesse menacée de la nature. Et si cet éveil porte le nom de « sensibilisation », c’est précisément qu’il faut qu’il passe par les sens. Les artistes ont un rôle à jouer pour accompagner cette mobilisation collective nécessaire et urgente, pour renouveler les représentations et intégrer la biodiversité dans notre culture commune. Comment rendre palpable ce qui disparaît ou qui a déjà disparu ? Les approches culturelles ont le pouvoir de partager une expérience sensibles des questions écologiques et contribuer ainsi à une prise de conscience profonde, seul véritables moteur de l’action à l’échelle individuelle et collective.