la vague en partage
L’un est un athlète brun, fin et discret, l’autres est un colosse blond et rieur, ils ont en commun le même regard bleu et une passion pour l’océan avec lequel ils jouent, apprivoisant ses humeurs et ses mouvements.
Laissez-vous guider à travers cet article et partez à la découverte du bodysurf !
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C’est donc sur une vague que Joël Badina et Rémi Blanc se sont d’abord croisés : c’est comme ça que naissent les amitiés au Pays Basque. Puis naturellement leur aptitude et leur attachement au littoral les ont amenés sur le même chemin, celui de sauveteurs côtiers. Cette famille de secouristes angloys unie par la gestion de situations délicates, de maîtrise, de danger, de vie et parfois de mort, les a encore d’avantage rapprochés. Ensemble, ils s’entrainent, se préparent et se spécialisent dans le secours en jet ski, extrêmement exigeant, car très engagé.
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Un parcours a priori très similaire pour ces deux amis, pourtant Joël se distingue, il est un OVNI ou plutôt un OGNI (Objet Glissant Non Identifié) parmi l’élite de la glisse. Avec son corps comme véhicule et ses palmes comme moteur, il défie les plus belles vagues du monde.
Surfer les vagues sans planche, une pratique assez confidentielle et pourtant si naturelle…
« La liberté absolue dans l’élément, comme le décrit Joël, un lien direct et pur avec la vague ».
Quand les jours de très grandes houles, certains partent avec leur planche, leur gilet et un jet ski pour se lancer sur les monstres d’eau, lui part avec ses palmes.
Et ces jours-là, cet homme poisson réalise ce que seule une poignée d’humains peut tenter. « C’est un athlète hors norme explique Rémi (qui affiche pourtant des chronos en piscine à faire pâlir les meilleurs nageurs), il évolue avec une glisse et une fluidité extrême, il est capable de passer les barres de vagues en plongeant à plus de 6m, il a une excellente maitrise de l’apnée, et surtout une lecture de vague innée. » Respectueux et admiratif, Rémi le waterman spécialiste des images de glisse et d’eau décide avec Joël de mettre en lumière cette discipline avec un premier film « Les palmes et le couteau ». Nous voulions partager ce plaisir, le côté ludique de cette pratique avec les initiés mais pas seulement ».
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Si Joël s’aligne aussi sur des compétitions (il est double champion de France et d’Europe de bodysurf) il avoue préférer choisir son moment et le « freeride* » comme le 29 octobre 2020 à Guéthary où il s’est élancé sur ce qui est « sans doute la plus grosse vague jamais prise en bodysurf en France » selon la Fédération Française de Surf, (vague filmée par Rémi Blanc, vidéo sur YouTube).
Une technique et une maitrise qui lui valent le respect de tous et en particulier des autres sauveteurs pour notamment une intervention récente « que lui seul pouvait réaliser ». En effet, au moment de fermer le poste de secours des Cavaliers, dont il est responsable, et dans des conditions dantesques, Joël a pu sauver à la nage des passagers en jets skis, renversés par des vagues. C’est un geste héroïque que le maire d’Anglet, Claude Olive a souhaité saluer en lui remettant la médaille d’honneur de la ville.
Cette mise en lumière ne change en rien la philosophie de Joël qui, en plus d’être sauveteur côtier, est aussi pompier volontaire, préparateur technique au sein de l’association des Guides de Bain Angloys, mais aussi le guide/grand frère des jeunes bodysurfeurs. Rien, sauf peut-être ce projet un peu fou de film sur lequel il travaille avec Rémi depuis 4 ans. Pourtant, là encore, Joël comme Rémi font preuve d’une grande humilité et restent fidèles à la notion de plaisir, l’adrénaline en plus.
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« On prend le temps car il faut la vague parfaite, nous avons déjà de très belles images, des moments rares et spectaculaires. C’est difficile car il faut être là le jour J et rien n’est plus imprévisible que l’océan. Depuis 3 ans, nous attendons Nazaré, explique Rémi. Pour un bodysurfeur les conditions doivent répondre à pas mal de critères. Seul Joël peut tenter cela, il sera seul sans assistance, à la différence des surfeurs. La vague permet un départ en palmant mais demande un placement parfait. Après il faut aussi avoir la ligne et rester au-dessus ! Joël a cette aptitude qui lui a valu la reconnaissance de ses pairs et des meilleurs mondiaux. Il m’impressionne aussi par son calme, sa sérénité, il sait se préparer, se concentrer. Il faut être vraiment très, très, fort mentalement pour faire ce qu’il fait. J’ai confiance en lui, il sait repousser les limites mais sait aussi ne pas les dépasser».
Ce film consacré au bodysurf de grosses vagues sera sans nul doute, un film de patience, d’humilité et d’exploits bien sûr, tant pour Joël, l’athlète de la glisse ancestrale, que pour Rémi, son complice et chasseur d’images. Les paroles du waterman brésilien Kalani Lattanzi, « Go Big or Go Huge »les accompagneront dans cette aventure artistique et sportive.
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